Le Petit Chaperon Rouge Actualisé 2005

Publié le par Pom&Papillone

         

             Il était une fois une petite fille qui portait toujours un manteau rouge lorsqu’elle se promenait dans la forêt, c’est pourquoi on l’appelait, Le Petit Chaperon Rouge. Un jour, sa maman lui demanda d’aller porter un panier de gourmandises à sa mère-grand clouée au lit par une flemmingite aigue. La jeune effrontée désobéit à sa maman en parlant au premier jeune homme qui passa. Il était plus vieux qu’elle mais ses yeux pétillèrent en découvrant ce charmant brun à la peau mâte et au corps d’athlète, voire de mannequin. Elle replaça ses cheveux, les fit voler au vent, se tint  bien droite, essaya de se grandir en allongeant le cou et leva bien haut le menton. Elle corrigea sa démarche en balançant ses fesses alternativement à gauche, puis à droite. Le jeune homme qui sifflait « promenons-nous dans les bois pendant que le dragueur est là.. » ♪, émit un nouveau son comme lorsqu’on hèle une demoiselle à notre goût. Il avait, donc, bien remarqué la jeune fille toute vêtue de rouge, la couleur de l’amour et de la passion.  Il lui tint, alors, à peu près ce langage : « Hey toi ! Tu sais que tu es très mignonne ? 

- Oui je sais, on me le dit sans arrêt, répondit-elle aussitôt, les paupières papillonnantes.

- Mais où vas-tu avec ton panier garni ? fit-il en louchant sur les galettes et les confitures. Tu n’as pas peur d’aller dans les bois seule ? Ce n’est pas un lieu pour les petites filles.

- Mais je ne suis pas toute seule, puisque tu es là, répliqua-t-elle d’un air malicieux. Et si tu veux tout savoir, j’apporte le goûter de mère-grand puisqu’elle n’a pas le courage de faire quoi que ce soit. C’est une vraie loque ces derniers temps. Bref, soupira la jeune effrontée. Et toi, que fais-tu ici ?

- Ben moi, je me promène et j’ai promis des fraises à ma bien aimée. Elle a une terrible envie de fraises ces derniers temps, dit-il songeur.

Le Chaperon Rouge, tout déçu, baissa la tête et fit la moue : « Alors tu n’es pas célibataire… ».

- Eh non, et je ne le suis jamais très longtemps ! fit-il fièrement. Allez ne sois pas déçue, tu es jeune et pas assez formée à mon goût. Va, ta mère-grand va s’inquiéter si tu tardes trop et moi je vais cueillir des fraises avant que ma bien aimée ne s’impatiente, finit-il ».

Comme tout charmeur qui se respecte, le jeune homme soigna sa sortie, il fit un saut périlleux au dessus du Chaperon Rouge, se retourna une fois retombé sur ses pieds, lui fit un clin d’œil et continua son chemin. Très impressionnée et ayant déjà oubliée sa déception, la fillette applaudit vivement et sourit de toutes ses dents. Très honorée du spectacle que ce prince lui avait offert, elle repartit toute guillerette et se mit à siffler le même air qu’il entonnait précédemment.

            Lorsqu’elle arriva à la maison de sa mère-grand, elle trouva la porte d’entrée entrebâillée et entendit une voix familière. La personne à qui elle appartenait chantonnait et gloussait. La jeune fille s’approcha doucement et poussa lentement la porte, qui pour une fois, et heureusement, ne grinçait pas. Elle aperçut alors sa mère-grand dans son lit, vêtue d’une nuisette de satin bleue nuit. Cette dernière se  caressait la jambe comme pour vérifier son épilation. Elle ne cessait  de rire. La petite fille qui n’y comprenait rien, entra et ne put que prononcer : « Mère-grand… ? » Celle-ci, étonnée, remonta le drap sur elle et replaça les bretelles de sa nuisette sur ses épaules : « Oh ma chérie, mais que viens-tu faire ici ? Je ne m’attendais pas à te voir, dit-elle étonnée mais pourtant enjouée.

- Ben… euh…, bégaya la petite fille, on ne te voyait plus squatter à la maison, alors maman s’est dit que tu devais être fatiguée. Elle m’a donc, demandé de goûter avec toi.

- Ah chouette ! Ca c’est une bonne idée, j’au une faim de loup ! Mmh, tu as apporté une galette et de la confiture ! J’espère que c’est de la confiture de fraises ! En ce moment j’ai une de ces envies de fraises ! C’est incroyable ! »

Le Chaperon Rouge et sa mère-grand se mirent alors à manger. La jeune fille n’osa demander quoi que ce soit à sa mère-grand qui dévorait la galette et trempait sans cesse son doigt dans le pot de confiture. Elle lui semblait si étrangère ce jour là. Soudain, elle entendit des pas puis une voix d’homme : « Chérie Choux, je suis de retour, j’ai trouvé plein de fraises, tu vas te régaler ! » La vieille femme leva la tête et écarquilla grand les yeux, puis elle croisa le regard de sa petite fille et se mit à rougir. L’homme entra et s’avança vers les deux femmes. Le Chaperon Rouge bouche bée, faillit s’évanouir. C’était le beau jeune homme rencontré dans la forêt qui était entré et sa bien aimée était sa grand-mère.

« Mais… euh… t’as un petit copain mère-grand ?

- Eh oui, comme tu vois, fit-elle gênée mais ravie, euphorique.

- Et c’est ma mère-grand t’as petite copine ? demanda-t-elle tant bien que mal au beau jeune homme.

-  Ouep ! répondit-il pas peu fier.

- Mais elle est vieille, toute ridée et fauchée ! s’indigna-t-elle.

- Eh ! Ma chérie je suis aussi ta grand-mère, ne l’oublie pas, un tout petit peu de respect je te prie.

- Chérie Choux n’est peut-être plus très jeune mais elle est encore très dynamique et inventive, ajouta-t-il, les yeux brillants de malice.

- Et vous êtes heureux ?

- Comblés, répondirent-ils en cœur.

- Alors je dois vous laisser.

- …, ils acquiescèrent par un hochement de tête. »

La petite fille se dirigea, alors, vers la porte, toute penaude. Sa mère-grand lui dit tout de même : « Ma chérie, cela est un secret qui dois rester entre nous trois, d’accord ? » Le Petit Chaperon Rouge ferma la porte et rebroussa chemin. Toutes les images de ses rencontres et découvertes faites dans la journée défilèrent dans sa tête. Soudain, elle comprit d’où venait son effronterie, pas de sa mère très droite, sérieuse et même fade, mais de sa mère-grand. C’était un sacré numéro !

 

 

CR. Papillonne.

   

Publié dans contes

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